Une étude conjointe menée par OpenAI et le MIT Media Lab, institution mondialement reconnue pour ses recherches avancées en cognition, en neurosciences et en technologies numériques, vient de mettre en lumière un phénomène préoccupant : l'usage prolongé de ChatGPT, en particulier chez les utilisateurs les plus assidus, entraîne des signes clairs de dépendance.
Les chercheurs parlent de "problematic use" : préoccupation constante, perte de contrôle, symptômes de sevrage, et surtout modification de l'état émotionnel de l'utilisateur. Ceux qui utilisent le plus longtemps le chatbot tendent à développer une forme de relation parasociale, allant jusqu'à percevoir dans l'interface une figure de soutien, voire une présence amicale.
Il ne s'agit pourtant que d'une interaction avec un programme. ChatGPT n'a ni perception, ni intention, ni présence. Il ne s'agit pas d'un être, mais d'une production linguistique statistique, sans affect, sans mémoire vécue, sans corps.
La confrontation du réel : douche froide vs interaction virtuelle
Prendre une douche froide, c'est confronter un corps vivant à une réalité physique immédiate. L'eau froide provoque un choc, une réaction neurologique instantanée, une activation du système nerveux autonome. Rien n'est interprété. Tout est vécu.
Utiliser un chatbot comme ChatGPT, même longuement, même avec des mots touchants, ne produit aucun effet corporel réel. L'utilisateur est seul devant une interface, projetant ses affects dans un espace sans retour sensoriel, ni friction. L'interaction est un échange lexical, pas une expérience biologique.
🚿 Une douche froide
Signal biologique
Réaction neurologique instantanée
Activation du système nerveux
Expérience corporelle réelle
🤖 ChatGPT
Suite de réponses
Génération de textes
Production linguistique statistique
Simulation d'interaction
Un phénomène déjà observé : l'isolement progressif
Ce phénomène n'est pas nouveau. Il rappelle ce que la société a connu avec les jeux vidéo il y a quelques décennies : isolement progressif, confusion entre maîtrise virtuelle et présence réelle, et glissement de l'expérience vécue vers l'expérience simulée. Sauf qu'ici, la dérive est plus subtile : l'outil semble comprendre, il répond sur tous les sujets, il ne contredit jamais l'utilisateur sur le fond de ses affects, il entretient l'illusion de lien.
L'impact sur la jeunesse : une nouvelle forme d'isolement
La jeunesse, déjà fragilisée par l'absence de repères sensoriels concrets dans le monde numérique, pourrait se voir entraînée dans une nouvelle forme d'isolement, plus profonde, car invisible : la disparition de la différence entre ressentir et simuler.
🌊 Une douche froide
C'est un signal biologique.
💬 ChatGPT
C'est une suite de réponses.
Olivier Evan, ai7ia.com @olivier_evan